En 1831, le maire de la commune résume la situation de Prémery, presque un demi-siècle après la Révolution : « Notre pays n’a d’autre ressource que le bois et le fer et ces deux branches de commerce n’allant pas les ouvriers refluent de toutes parts et sont sans pain et sans travail ».
Dans l’immense forêt communale (906 ha), bûcherons, scieurs, fendeurs, charretiers et charbonniers travaillent durement pour un maigre salaire et sont soumis aux aléas du temps et des marchés.
Depuis des siècles, le minerai de fer exploité dans les forêts voisines est transformé dans le haut-fourneau situé dans un hameau, Le Fourneau. La fonte est travaillée à la Grosse Forge attenante mais aussi a la Petite Forge implantée à l’entrée de la ville.
Prémery est alors le premier marché aux grains du département mais cette activité ne profite qu’aux producteurs et à quelques négociants.
Au fil des ans, la situation ne fait qu’empirer : en 1842, plus des deux tiers de habitants sont des «ouvriers pauvres». En 1845, la municipalité distribue du pain aux indigents et crée des chantiers de charité.
Le fourneau et les forges qui périclitaient depuis 1843 ferment définitivement en 1848. En 1879, on compte 400 « ouvriers inactifs », soit 17% de la population.
L’espoir ne revient qu’en 1886 avec la création de l’Usine Lambiotte.